POUR LA PREMIÈRE ET LA DERNIÈRE FOIS ON ÉLIT MISS FIN DU MONDE

POUR LA PREMIÈRE ET LA DERNIÈRE FOIS

ON ÉLIT MISS FIN DU MONDE

(Cahier n°53 – Le 7 Juillet 2011)

C’est l’ONU qui en avait pris l’initiative.  Et à cette heure tous les écrans de la planète, probablement, étaient branchés sur la Salle de Réunion de cet office. Il y avait une candidate pour chaque continent mais les candidatures libres étaient acceptées. Le choix semblait devoir se déterminer entre la longue femme brune au visage blême, aux yeux vides, vêtue d’une robe noire si collante qu’elle révélait sans secret sa squelettique maigritude, et entre une petite fille rigolote de trois ans d’âge, toute fière de sa robe blanche et de ses souliers vernis.

            Depuis des années déjà, on avait repéré l’énorme météore venu de l’autre bout de l’univers et qui, à travers les galaxies, fonçait droit sur notre planète bleue. Elle arrivait à l’heure dite par nos plus prestigieux savants. Si l’énorme monstre interplanétaire fonçait sans états d’âme, le jury de l’ONU barguignait dans le choix de la dernière Miss du Monde. Le vacarme céleste était devenu tel qu’ils ne pouvaient s’entendre.

Pourquoi parlai-je au passé, un passé qui n’est dépassé que depuis quelques centièmes de secondes ? La météorite s’écrase. Je ne vous en dirai pas plus. Non pas à DIEU qui nous a abandonné. Mais à jamais. Si j’avais pu voter, j’aurais choisi la petite rigolote.

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